On parle souvent de papillons de jour (ou papillons diurnes), et de papillons de nuit (ou papillons nocturnes).
Mais qu’en est-il réellement ? Le papillon diurne est-il bien diurne, et le nocturne vraiment nocturne ? Comment différencier ceux-ci de ceux-là, et ceux-là de ceux-ci ? Toutes ces questions qui peuvent paraître au premier abord simplistes, mais qui ne le sont pas tant que cela si on s’y intéresse un peu.
Rhopalocère + Hétérocère = Lépidoptères
Il est convenu de classer l’ordre des Lépidoptères (papillons) en deux parties : les Rhopalocères (papillons de jour) et les Hétérocères (papillons de nuit). En fait, cette division ne repose sur aucune base scientifique, et sert principalement à classer certains types de papillons dans un ordre (les Lépidoptères) qui comprend un grand nombre d’espèces : environ 200 000, dont plus de 5 000 en Europe. On voit donc qu’il n’est pas superflu de séparer ces individus en deux parties, ce qui fait tout de même plusieurs dizaines de milliers de Rhopalocères et bien davantage d’Hétérocères.
En Europe, on compte plus de 450 espèces de Rhopalocères (dont la grande majorité sont de la famille des Nymphalidae), pour environ 250 en France.
Es-tu Rhopalocère ou Hétérocère ?
Tout cela est très bien, mais comment différencier un Rhopalocère d’un Hétérocère ? Sachant que bien souvent un papillon sort sans ses papiers d’identité, ce qui ne simplifie pas les choses.
Un Rhopalocère est un insecte diurne qui, au repos, positionne (habituellement) ses ailes à la verticale, l’une contre l’autre. Bien souvent ses couleurs sont assez vives. Un Rhopalocère n’est jamais actif la nuit.
Un Hétérocère, quant à lui, positionne ses ailes à plat ou en toit lorsqu’il est posé. Ses couleurs sont la plupart du temps assez ternes. Son activité est essentiellement nocturne, mais certaines espèces sont actives la journée.
Un papillon actif la nuit est donc certainement un Hétérocère alors qu’un individu visible la journée n’est pas forcément un Rhopalocère. On peut donc dire qu’il existe des papillons nocturnes diurnes, mais pas de diurnes nocturnes (il faut suivre).
Le critère le plus déterminant (mais pas infaillible, comme on le verra plus loin) est celui des antennes : renflées aux extrémités, en forme de massue pour le Rhopalocère (on parle alors d’antennes claviformes), et de formes variées mais pas en massue pour l’Hétérocère. C’est ce qui explique l’origine grecque de ces deux termes : Rhopalocère signifie « antenne en massue », Hétérocère « antenne différente ».
Quelques exemples d’antennes chez les deux catégories :
Mais alors ! C’est donc très facile de les différencier !
Hé bien, pas vraiment. Ce serait trop simple ainsi. En effet, il existe, comme bien souvent dans le milieu naturaliste, des exceptions.
Le Zygène, par exemple, est un Hétérocère avec des couleurs vives, à l’activité diurne, et aux antennes élargies à leur extrémité. Allez comprendre ce qui lui est passé par la tête.
Bref, pas facile de différencier avec certitude un Rhopalocère d’un Hétérocère. Alors, un bon conseil : de la pratique, de la pratique, et surtout … faites marcher vos antennes.
Et pour en voir un peu plus, direction la Galerie Hétérocères.
Pour aller plus loin :
Vous souhaitez identifier un rhopalocère, un hétérocère ?
Quelques pistes :
sur internet :
Eggs, Larvae, Pupae end Adult Butterflies and Moths
Et bien sûr : Fauna Europaea
Sur la table de chevet ou sur le terrain :
Insectes de France et d’Europe occidentale
Michael Chinery
Éd. Flammarion
Concise Guide to the Moths of Great Britain and Ireland
Martin Townsend et Paul Waring
Richard Lewington (illustrations)
Éd. British Wildlife
Guide des papillons nocturnes de France
Roland Robineau
Éd. Delachaux et Niestlé
Mais aussi :
Présentation de l’Atlas des papillons de nuit
Si vous possédez d’autres références utiles à ajouter ici, n’hésitez pas à envoyer un message.